L’année 2017 fut riche en dessins et en rebondissements.
Il y eut des moments d’enthousiasme, d’autres de peine, des hésitations, des découvertes, des pauses, des périodes de frénésie, du crayonné, de l’encrage, des crânes difformes, des biceps à l’envers, des fesses surréalistes, des strabismes à la pelle, il y eut des cours d’anatomie, des chapitres sur la lumière, des vêtements du XIXe siècle, un drapeau américain, une piscine vide et beaucoup d’autres merveilles.
Au final, beaucoup de séances consacrées à l’étude du corps humain, et particulièrement du visage. Pour résumer, en prenant le premier dessin de l’année et le dernier, on peut faire le petit montage comparatif suivant, qui donne une idée de l’évolution, pas forcément spectaculaire mais palpable :
Retour complet en images.
Janvier 2017
Pour cause de relâchement professionnel, le mois de janvier fut extrêmement chargé en dessin, et j’en garde un souvenir extatique.
2017 a commencé comme ça. Ce qui manquait, fondamentalement : la compréhension du volume de la tête. D’où les crânes qui vont suivre.La première fois que j’ai essayé de faire un crâne. Si vous cherchez le crâne, il est à droite.22 crânes plus tard…Aaaah. Un bon souvenir de cette première séance sur les ombres. Les suivantes ont été un peu pénibles, je l’avoue. Sujet particulièrement soporifique.Travail sur la perspective et les ombres, avec encrage.L’actualité du 20 janvier 2017 a fourni l’occasion d’une séance aussi passionnante que douloureuse sur les plis.Première séance sur l’anatomie détaillée du corps humain. J’ai immédiatement senti que j’allais devoir en faire des dizaines voire des centaines…Certains petits dessins de rien du tout ne paient pas de mine mais vous donnent envie de continuer. Ce fut le cas de celui-ci.Apprendre à dessiner le corps humain, c’est beaucoup de temps passé d’abord à comprendre comment il fonctionne.
Février 2017
On voit la différence entre ce qui a été étudié (les bras, les jambes) et ce qui relève de l’inconnu au moment du dessin (le torse).Le visage : à l’attaque ! Dès le début, un problème s’est posé qui m’a occupé au final toute l’année : la représentation des yeux de trois quarts. Manque de rondeur, trop de face, difformes, trop grands, pas bien implantés dans l’ensemble arcade-nez-pommette, pas assez profonds…Malgré un nez en patate, le visage commence à s’affiner, et j’essaie de mettre quelques ombres pour donner un peu de relief. Le résultat est assez intéressant, et malgré pas mal d’éléments assez faibles (le nez donc, mais aussi les yeux, les sourcils, la bouche, etc.), les volumes sont palpables et c’est une bonne chose pour ce premier véritable essai de portrait. On voit au passage que j’ai posé les repères de l’anatomie du haut du torse. Je crois que les proportions sont assez bonnes, d’ailleurs.Et puis il y eut aussi ces premiers pas sur le visage féminin (ici le 2e essai). Les fameux yeux de trois quart m’ont posé beaucoup de problème, mais j’ai aussi peiné sur les ombres, ou tout simplement la forme du visage. Le problème avec les femmes, c’est que si vous ratez un trait, vous la transformez presque automatiquement en homme. Ce n’est pas du tout valable en sens inverse !Les essais de portraits m’ont fait comprendre qu’il fallait que j’étudie un peu les cheveux pour avancer.Mais aussi les expressions faciales.Première fois que je me suis dit : « C’est bien de faire des exercices, mais on pourrait aussi en profiter pour faire d’une pierre deux coups en bossant au passage les personnages d’un scénario en cours d’écriture ? » Pas con ! L’occasion aussi de travailler un peu les vêtements, et donc… les plis ! (musique angoissante)
Mars 2017
Je ne peux plus blairer ce dessin, à cause de ces satanées jambes trop courtes. Pour le seul dessin du mois de mars, c’est ballot !
Avril 2017
Avril et surtout mai ont été assez prolifiques, et j’ai pu étudier quelques problèmes spécifiques, notamment… [suspense] … [wait for it] … [encore] … [la patience tu dois apprendre]… les yeux de trois quarts :
Aïe !Et quand ça ne marche pas, l’avantage du visage, c’est qu’il suffit de prendre un miroir et d’étudier la chose. A droite, ça commence à venir. A ce stade, le nez géométrique commençait à me courir sur le haricot, d’où le dessin suivant.Eh ouais.
Mai 2017
En mai, beaucoup de portraits.Dont certains un peu encrés.Les portraits de femmes commencent à donner quelque chose.Et un peu de vêtements avant de revenir sur l’anatomie. Ce dessin n’en a pas l’air mais il était très ambitieux, et j’y ai passé beaucoup de temps. Malheureusement, j’ai encore dessiné trop petit pour mon niveau et je n’ai pas réussi à affiner davantage le visage.
Juin 2017
Ce dessin aura toujours une place spéciale dans ma mémoire car malgré son niveau technique très limité, je crois que c’est le premier où j’ai réussi à faire passer une émotion.
Juillet 2017
Pour juillet aussi, vous écopez d’un seul dessin, mais il est pourri !
Août 2017
On se rapproche tranquillement du travail préparatoire à la bande dessinée avec ce premier essai pour tenir un visage sur différents angles. Pas évident du tout. Et maintenant on va passer un peu à l’anatomie.LOL. Ce dessin n’était pas un dessin, mais deux, réalisés l’un après l’autre sans aucune intention de les faire interagir. J’étais focalisé sur l’anatomie, ai dessiné d’un côté de la feuille puis de l’autre et la juxtaposition a donné cette scène pour le moins… insolite.Essai de pose complexe. Pas encore le niveau pour arriver au résultat escompté.
Septembre 2017
Reprise de l’étude de l’anatomie du bras, pour un résultat plus fin que les premières tentatives au début de l’année. Le travail paie !L’une de mes séances préférées. Deux essais exploratoires, pour tester ma capacité à rendre des poses dynamiques. Sans essayer de peaufiner les détails, simplement donner du mouvement aux personnages et travaillant les courbes et les interactions entre les parties de leurs corps respectifs. Au final l’objectif que je m’étais fixé est atteint, et je me souviens d’avoir ressenti beaucoup de satisfaction à la fin de la journée. Il faut noter que ça n’aurait pas été possible si je n’avais pas étudié au préalable l’anatomie « statique », et ainsi appris à dessiner les formes des membres et des muscles correctement dans l’espace.Premier essai sur les seins, pour un résultat misérable 🙂 Et des mains de lilliputienne pour ne rien arranger.Quand on ne maîtrise pas du tout les proportions et les formes, dessiner les femmes est un enfer. Parce que le résultat est laid, tout simplement. Mais quand le niveau minimum commence à venir et qu’on produit des dessins, à défaut d’être beaux, au moins non-laids, on a soudain l’envie de ne plus dessiner qu’elles.Retour à la dure réalité de l’apprentissage avec les premiers pas sur la musculature du dos et son articulation avec l’épaule.Vous ne croyiez quand même pas que j’allais me laisser abattre sur les seins ! Petite étude du haut du buste féminin. Sa tête est trop grosse, mais ouf, ce n’était pas du tout le sujet.Si on excepte les deux boxeurs un peu schématiques d’une séance précédente, je crois que ce dessin est le tout premier dans lequel je représente deux personnages en interaction. Les cheveux de la fille, c’est n’importe quoi.
Octobre 2017
De temps en temps on peut aussi copier des dessinateurs inspirants, pour étudier leur coup de crayon. Ici, Marsault.
Novembre 2017
Tout le mois de novembre a été consacré à la recherche de personnages pour un scénario de bande dessinée. Un mois où j’ai pu mesurer l’ampleur de la tâche.
Celui-ci est censé avoir 17 ans. Mouais.Premières tentatives d’expressions « BD ». Euh… il y a du boulot.J’ai vraiment tendance à faire des têtes trop grosses, surtout aux femmes ! Bon, on est en BD, ça peut éventuellement passer, mais peut-être pas aussi grosse qu’à gauche. On dirait Theme Hospital, pour les connaisseurs !Les expressions, je pense qu’il va falloir en dessiner un milliard avant qu’il en sorte une quelconque émotion.Recherche des vêtements des personnages. Oulala… Séance difficile pour un résultat particulièrement déprimant ! À ma décharge j’ai fait très peu de recherches pour ce dessin, mais c’est pas vraiment à ma décharge, ça veut juste dire que j’ai été fainéant !Où tu te rends compte que t’es loin, très loin d’avoir le niveau pour une bande dessinée 🙂
Décembre 2017
Et donc le dernier dessin de 2017, lors d’une séance consacrée à la résolution ferme et définitive du problème des yeux de trois quarts. Je ne suis pas sûr qu’on ait là une victoire éclatante, mais au moins je pourrai dire que le problème n°1 de cette année 2017 a été affronté avec panache, jusqu’au bout !
En termes de rythme, 2017 fut un peu spéciale en raison d’événements professionnels et personnels un peu compliqués, il y eut donc des mois sans dessin, et c’est une mauvaise chose. D’un autre côté, les mois avec dessin ont été productifs, donc au final, je ne m’en sors pas trop mal.
En termes de volume, je suis passé de la page 243 à la page 449, soit 206 pages, contre 366 en 2016 (sur 8 mois seulement !).