Allez, c’est parti pour la bande dessinée. Le projet « Portraits » est mis de côté car je crois que j’ai fait mon maximum et qu’il faut passer à autre chose. Le niveau n’est pas suffisant pour une publication papier, ce que je sais depuis des lustres, mais il fallait insister un peu pour apprendre le maximum de choses. C’est chose faite, maintenant embrayons sur le coeur du sujet : la BD.
Constance des dessins en BD : comment « tenir » un personnage ?
En bande dessinée, la lisibilité de l’histoire dépend grandement de la capacité du dessinateur à rendre ses personnages reconnaissables de case en case. Il suffit pour s’en convaincre de lire une BD où ce n’est pas le cas. Exemple : Sanctuaire.
Je n’aurai pas la prétention bien sûr de dispenser un cours sur la manière dont il faut procéder pour rendre ses personnages reconnaissables. Réproduire exactement un visage ou un corps est très difficile pour moi en raison de mon tout petit niveau. Néanmoins, à mon échelle, il est déjà possible de repérer certains éléments sur lesquels on peut se baser pour tendre vers cet objectif.
Voici deux exemples issus de ma BD d’entraînement.
(Rappel : j’ai scénarisé il y a quelques années une bande dessinée dont les 46 premières planches sont déjà story-boardées. Je me sers de cette BD comme entraînement au dessin, avant de passer aux choses sérieuses avec un scénario plus solide et plus intéressant. Ce sera pour quand j’aurai un niveau suffisant en dessin.)
Le professeur dégarni
Le premier exemple est celui du personnage du professeur, visible notamment sur les trois premières cases de la planche 2 :
On voit bien que la reproduction du personnage n’est pas parfaite. Le niveau de détail, notamment dans la case 1, est très faible et ne permet pas vraiment de comparer son visage avec la case 2. En outre, en case 3, il est quasiment de dos.
Toutefois, ce personnage reste reconnaissable grâce à deux éléments très importants : ses cheveux et sa barbe. L’implantation et l’orientation de ses cheveux sont les mêmes dans les 3 cases, et sa barbichette ne laisse pas de doute sur le fait qu’il s’agisse du même personnage. Peu importe la viariabilité sur les détails de son visage ou ses vêtements : le lecteur a suffisamment de points d’ancrage pour se retrouver.
Le héros aux fringues cool
Deuxième exemple : le personnage de Gabriel (l’ado un peu con qui sourit sur la case 3). Voici les six premières cases de la planche 2 :
Trois éléments font ici le boulot pour qu’on puisse le reconnaître de case en case : ses cheveux, ses vêtements et la forme de son visage.
Ses cheveux rasés sont suffisamment différents de ceux des autres perosnnages visibles pour le caractériser. Son blouson un peu « sport » est reconnaissable aux bandes horizontales autour du cou, de la taille et des poignets. Quant à son visage, il peut être distingué des autres par l’arrondi de l’ensemble joue-pommette et par son menton pointu.
Quand on y regarde de près, on voit que rien n’est vraiment identique de case en case. Mais ces éléments, même grossièrement reproduits, suffisent pour lever toute ambiguité sur l’identité du personnage.
Une bonne leçon donc pour le dessinateur débutant que je suis : baser la reconnaissance des personnages sur des éléments simples.
Bonus : petit entraînement aux plis des vêtements (et à la perspective)
Rien à voir avec le sujet précédent mais je ne me voyais pas faire un post dédié, du coup je l’insère ici.
Le bras de Gabriel sur la case 4 a occasionné une bonne révision des plis. Son orientation en biais tant sur la largeur que sur la profondeur m’a fait faire des erreurs, dont certaines ont été corrigées au fur et à mesure. Au final, le rendu est meilleur qu’au début, mais il reste des choses qui clochent… et que je n’ai pas encore le niveau pour identifier et corriger 🙂