Bande dessinée : "Projet P"

« Projet P » : début du storyboard

21 avril 2021

En octobre dernier, j’avais abordé les recherches d’ambiance pour la BD « Projet P« , en essayant notamment un storyboard des premières planches. Ces dernières semaines, en parallèle du travail sur le scénario, j’ai poursuivi les recherches en changeant de scène. L’occasion de dessiner un sabot de cheval !

Croquis préparatoires pour le storyboard

Il ne s’agissait pas ici de pondre un storyboard définitif. L’idée est plutôt de faire quelques recherches pour travailler l’ambiance, les décors, le rythme, la mise en scène.

Je rencontre d’ores et déjà beaucoup de difficultés sur les premières planches. Et tant mieux, c’est le signe que ça travaille. Le principal écueil : ne rien oublier. Il faut en effet que le lecteur reçoive toutes les informations nécessaires à la compréhension de la scène. Mais il ne s’agit pas que d’informations concernant l’intrigue : les cases doivent aussi convoyer un certain rythme. En un sens, elles doivent porter le lecteur. Et pour cela, il faut notamment insérer quelques cases que j’appellerai « intermédiaires ». Celles-ci ont pour rôle de faciliter la perception du mouvement et de la durée.

Prenons l’exemple de la première planche que j’ai entrepris de storyboarder. Celle-ci représente un cheval de trait tirant péniblement une charrette sur une chemin boueux tandis que des gens l’observent sur le bas-côté. Pour envoyer toutes ces informations, ma première envie a été de découper la planche en trois cases. La première montrerait donc le sabot du cheval s’enfonçant dans la boue, la troisième la roue de la charrette traçant son sillon dans boue, et la troisième les pieds des observateurs sur le côté, le tout sous la pluie.

En gros :

storyboard d'une planche de BD

Au passage j’ai cherché aussi la mise en scène des deux planches suivantes :

storyboard d'une planche de BD (2)

storyboard d'une planche de BD (3)

Début du dessin de la première planche

Sur la première planche, on a donc bien les infos que je voulais y faire passer : le cheval, la charrette, la boue, les gens autour. Mais en dessinant la première case, je me suis aperçu qu’il y manque une ou plusieurs cases intermédiaires pour bien faire passer le rythme et l’ambiance.

Le dessin du sabot

D’abord, quelques petits problèmes pour dessiner un sabot de cheval. Rien de plus normal, je n’en avais jamais dessiné. Sur la base de quelques références, j’ai fait un premier croquis schématique :

Croquis raté d'un pied de cheval

Pas terrible. On comprend mal l’orientation du pied, la perspective. L’une des nombreuses erreurs du débutant, que je commets moi-même très régulièrement, est de s’attaquer aux formes complexes sans les décomposer en formes simples. Ici, j’ai voulu aller trop vite et j’ai pensé aux contours avant de penser dans l’espace.

Pour corriger ce problème, je suis donc reparti de formes plus simples, en cherchant d’abord la bonne perspective (selon l’angle voulu) et n’ai ajouté des détails que dans un second temps :

Croquis sabot de cheval simple

Croquis sabot de cheval simple (2)

Croquis sabot de cheval dans la boue

Tout ça est à travailler bien sûr.

Le storyboard, un bon outil pour étudier le rythme et la mise en scène

Après le croquis de cette première case, je me suis aperçu que le fait de sauter directement, en deuxième case, à la roue de la charrette était prématuré. Entre les deux, il me semble qu’il en manque une. Car le pied du cheval est statique, et ne montre pas l’effort que l’animal fait pour avancer dans la boue. Il faudra donc insérer une case montrant le pied du cheval en l’air, au-dessus du sol, avec de la boue dégoulinant du sabot.

D’une manière générale, il faudra que j’apprenne à ne pas négliger les cases intermédiaires. En l’état, basé uniquement sur les informations essentielles du scénario, le récit est trop haché et statique. Ces cases « de transition » donnent des informations supplémentaires et permettent d’installer des cations dans la durée. Une case par action, c’est en effet trop peu ! Plus une action occupe de cases, plus elle dure dans l’esprit du lecteur. Ici, il s’agit d’une scène très lente – c’est un cortège funéraire – et la durée est donc une info essentielle.

A suivre !

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