Toujours dans la série « Portraits », je dois maintenant dessiner un pêcheur breton et un gendarme retraité. Il y a quelques mois, j’avais cherché brièvement des pistes, mais le pêcheur en particulier posait problème. Impossible de visualiser son visage.
Composition du dessin
Changement de fusil d’épaule. Plutôt que d’insister sur leurs visages, je vais m’essayer à un plan d’ensemble, où les visages seront moins importants que les postures et le contexte.
Il s’agit donc de représenter une scène de pêche sur un petit chalutier pour touristes, avec ces deux personnages mais aussi au moins trois autres : le narrateur du texte et deux de ses compagnons d’aventure.
D’abord, choisir un angle, un cadre, une action. Pour cela, quelques vignettes rapides, où j’essaie plusieurs choses pour voir :
Cette petite recherche exploratoire me permet de fixer l’idée que je souhaite les représenter en partie de dos, pour cacher un peu les visages des trois compagnons et focaliser l’attention sur les deux autres personnages.
Quant à l’angle, un petit moment de réflexion me commande de rester modeste. J’ai très peu d’expérience de dessin du corps humain en perspective. Avant de tenter des angles rares et plus intéressants, il faut d’abord apprendre à dessiner les choses plus faciles. Donc : angle plat, horizon à peu près au centre du cadre (et horizontal).
Pour les postures et interactions des personnages, je m’inspire du texte, et de la manière dont il me fait imaginer la scène. Un croquis rapide en format A4 paysage permet de fixer la répartition des personnages dans l’espace, leurs morphologies, leurs postures :
NB : le gendarme sera à gauche (silhouette filiforme) et le pêcheur à droite (le plus gros).
Passage aux détails
Il s’agit maintenant d’ajouter des détails, des vêtements, et accessoirement un bateau :
Après encrage au pinceau :
De peur de surcharger le dessin, je suis resté volontairement très léger sur les hachures, les plis et tout ce qui peut renseigner la couleur et la valeur des volumes. Comme ils sont en plein soleil, le faible contraste est moins gênant. Mais je ne suis pas satisfait, car ça manque d’information. Par exemple, l’absence quasi totale de « colorisation » (à l’aide de hachures ou autres) fait que le ciel, la mer, la cabine ou encore la peau des personnages ont l’air exactement de la même « couleur », ce qui ne peut être le cas dans la réalité. Leur « valeur propre » (celle qui ne vient pas de la source lumineuse mais de leur couleur intrinsèque) est trop proche.
C’est un point que je travaille depuis que je me suis mis à l’encrage. Il faut que j’arrive à communiquer, par des hachures ou une autre technique, davantage de contraste entre couleurs claires et couleurs foncées, tout en gérant aussi les différences de texture et de lumière. Je n’ai pas encore tout à fait compris comment faire, mais comme tout le reste, ça viendra en insistant – et en étudiant le travail de ceux qui savent le faire.