dessin encrage visage trois quarts
Projet littéraire : galerie de portraits

Encrage de portraits au pinceau : 2 exemples et 3 astuces

28 novembre 2018

Les séances consacrées au dessin de l’Audi A4 ont été riches d’enseignement et d’expérience dans le domaine de l’encrage, et notamment de l’encrage au pinceau. L’instrument réclame une dextérité que je n’ai pas encore. Mais c’est en forgeant qu’on devient forgeron, donc on continue à travailler et ça va venir.

Dans le projet « Portraits », deux personnages, les deux premiers de la série, sont plus ou moins aboutis : le barman américain et le patron français. Les deux crayonnés sont respectivement les suivants, dans deux styles assez différents :

portrait crayonné d'un barman américain (à casquette)

portrait crayonné d'un patron français

L’objectif des dernières séances a donc été de procéder à l’encrage de ces messieurs.

Astuce 1 : encrer directement sur le crayonné (mais pas l’original)

Comme pour l’encrage de la voiture, je réalise dans un premier temps à la table lumineuse une copie du crayonné original. C’est bien sûr une précaution qui permet de sauver le crayonné original en cas de ratage de l’encrage. Mais cette étape obéit aussi à un impératif ergonomique.

La contrainte ergonomique de la table lumineuse

Sur la table lumineuse, les deux feuilles (l’original et la copie) doivent en effet rester fixes l’une par rapport à l’autre. C’est la condition pour garantir la fidélité de la copie. Mais cela implique de les immobiliser sur la table (avec une petite pince). Or, cette fixation empêche de tourner la feuille de copie pour l’orienter idéalement par rapport au mouvement du bras qui trace (pour ce faire, il faudrait bouger la table entière).

Cette orientation idéale du bras est importante. Surtout lorsqu’il s’agit d’encrage au pinceau, où la fluidité du mouvement est déterminante pour la qualité du trait. Lorsque vous tracez un trait au pinceau, que ce soit à l’épaule ou au poignet, vous ne pouvez pas tracer avec une efficacité équivalente dans toutes les directions. Il est très difficile par exemple de tracer vers l’avant. Il est beaucoup plus aisé de tracer vers soi ou vers les côtés (et généralement, on a un côté de prédilection).

C’est pourquoi je fais préalablement une copie du crayonné. Une fois cette petite copie réalisée, je peux sortir la feuille de la table lumineuse et encrer directement sur la copie, m’autorisant ainsi à tourner la feuille dans tous les sens pour optimiser l’efficacité des gestes.

Copie préparatoire à l’encrage

Ci-dessous la copie du crayonné pour le portrait du barman, avec quelques points modifiés au passage (la visière de la casquette par exemple). Et une petite préparation des ombres de volume (les petites hachures qui permettront d’indiquer les volumes, comme par exemple les traits très classiques sous la pommette pour indiquer la transition avec le creux des joues) :

Portrait barman : copie du crayonné

Astuce 2 : faire varier l’épaisseur du trait au pinceau pour indiquer certaines informations

C’est un peu le truc de base dans l’encrage au pinceau. Contrairement au stylo, il permet de faire varier l’épaisseur d’un même trait sur sa longueur, et donc de transmettre plus d’information, notamment sur les volumes et la lumière (ce qui revient au même).

La variation du trait dépend de la source lumineuse. Le principe est d’utiliser un trait plus épais dans les zones les plus sombres et un trait plus fin pour les zones plus exposées à la lumière. C’est une belle idée, facile à concevoir… mais beaucoup plus difficile à mettre en pratique pour le débutant.

C’était pas mal parti, disons qu’il y avait de l’idée :

Encrage au pinceau et variation de l'épaisseur des lignes

Mais la variation de l’épaisseur ne fait pas tout et à la fin, le portrait a donné ça :

Encrage du portrait barman

Je n’aime pas. D’abord parce qu’il y a plusieurs erreurs techniques de base bien visibles (oreille et nez foirés, bouche trop féminine…). Mais aussi parce que d’une manière générale, il y a trop de traits et je n’aime pas le style « sale » que ça donne au dessin. On pourrait d’ailleurs faire la même remarque à propos de l’encrage de la voiture ou même d’essais précédents. Affaire de goût ? Si on veut se dédouaner, on pourra dire ça. Si on veut être honnête, on dira tout simplement que le style est médiocre et nettement perfectible.

Astuce 3 : économiser le nombre de traits

J’ai donc repris le même portrait en essayant de corriger les erreurs techniques et de réduire le nombre de traits, pour alléger le style et le rendre plus propre. Pour le barman, un résultat que je trouve un peu meilleur bien qu’encore très perfectible :

Barman américain à casquette : encrage 2

Il y a encore pas mal de traits inutiles ou mal gérés, mais d’autres ont disparu, c’est bien. Les traits de coloration/ombrage de la casquette sont assez fluides, c’est bien aussi (là, l’importance de l’orientation de la feuille est très grande). Oreille, nez et bouche se sont améliorés, fort bien. En revanche j’ai utilisé la variation de l’épaisseur du trait de manière assez peu cohérente.

J’applique la même technique d’économie de traits à Pascal, le patron français. Mais en l’accentuant encore un peu (aidé en cela par le crayonné, déjà assez économe), ce qui donne le portrait suivant :

Dessin encré visage portrait patron français

Pour lui, je n’ai carrément pas choisi de source lumineuse, comme ça on se fait moins chier ! Blague à part, j’aime le style un peu BD du personnage, même si certains traits sont trop hésitants. Les milliers d’heures d’encrage à venir (je l’espère !) feront le reste…

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