Toujours dans le cadre de la série « Portraits », deuxième fournée sur le rire. Avec pour objectif cette fois de passer des bases non spécifiques du rire à un personnage plus précis, et si possible un rire qui laisse une petite marque de dégoût. Un rire moche en quelque sorte.
Un seul dessin cette fois, mais travaillé en plusieurs étapes.
Première étape du dessin : trouver la forme globale
D’abord, une rapide recherche de la forme générale avec les différents éléments :
Puis, on attaque les dents du haut en essayant de les faire moins régulières que dans les séances précédentes :
Déjà, le premier gros problème apparaît : la rangée de dents du bas est plus large que celle du haut. En outre, je voudrais ouvrir davantage cette bouche, et donc augmenter l’angle entre les mâchoires.
Le croquis modifié crée immédiatement un nouveau problème :
Il y a désormais beaucoup trop d’espace entre les dents et les joues. Le croquis rectifié :
On s’approche d’une forme globale satisfaisante. Maintenant, il va falloir s’attaquer aux dents du bas.
Deuxième étape : dessiner les détails
Avant toute chose, créer une base composée de formes simples, où la difficulté est de respecter les règles de la perspective :
La perspective est grossière (faite avec des repères placés au jugé) et contient quelques erreurs, mais les bases sont là. Du coup, on peut essayer de donner une forme plus précise aux dents, cette fois en respectant les vrais types de dents (à savoir, de chaque côté de l’axe : 2 molaires, 2 pré-molaires, 1 canine, 2 incisives) et leurs formes respectives. Les incisives et canines passent à peu près, mais sur les molaires, je patauge :
À tel point qu’il a fallu esquisser à droite à gauche pour essayer de comprendre la forme du machin :
Malgré cette petite recherche, on ne peut pas dire que je maîtrise encore le sujet. Mais on va faire avec car c’est déjà mieux que rien et il faut avancer. En plaçant la langue notamment :
Je m’aperçois d’une erreur assez visible de perspective, qu’il est un peu trop tard pour corriger. Sur la rangée du bas, de chaque côté du « fer à cheval » la dernière molaire est au même niveau sur la feuille, et pourtant on n’observe pas ce fer à cheval de face. Les deux molaires devraient donc être décalées selon la ligne de fuite (qui n’existe pas puisque j’ai été fainéant !), la molaire de droite logiquement un peu plus haut que celle de gauche.
Troisième étape : dessiner les ombres et souligner les volumes (c’est la même chose)
On finit par un peu de contrastes pour faire mieux apparaître les volumes (et avec seulement un crayon 2B, c’est pas toujours évident) :
Bilan : résultat moyen. J’ai appris beaucoup de choses sur les dents mais ce dessin ne me semble pas assez « hideux ». Ce rire n’est pas très beau mais n’inspire pas vraiment de dégoût non plus. J’ai hésité à ajouter des filets de bave entre les rangées supérieures et inférieures et me suis ravisé de peur d’en faire trop 🙂 J’aurais peut-être dû ! On verra si je peux faire mieux à l’avenir, mais pour le moment on va passer à un autre « portrait ».
Je note toutefois que ce genre de dessin est un excellent exercice pour apprendre à gérer une configuration de volumes moins simple que d’habitude. Ce que j’en retire, c’est que plus on dessine des choses complexes, plus il faut faire l’effort de penser la chose.
Il est impératif de bien comprendre notamment la hiérarchie des volumes. Les grands ensembles de formes simples gouvernent l’impression générale (par exemple, la molaire est grosso modo un cube), puis viennent les différentes parties qui composent chaque volume (par exemple, les petites « collines » à la surface des molaires). Une méthode applicable à tous les dessins, quel que soit le sujet.