Retour sur un portrait qui me pose pas mal de difficultés : celui d’Andrew, et surtout de son rire.

J’ai déjà consacré trois séances à des recherches sur le rire : une sur l’expression du visage, une sur les détails de la bouche et une sur la recherche d’un rire « hideux ». Au final, j’ai appris beaucoup de choses mais le portrait lui-même est un peu resté en attente, faute de résultat satisfaisant.

L’objectif est désormais de trouver un visage satisfaisant. C’est parti donc pour une première version d’Andrew.

Construire un portrait : commencer par la structure osseuse

D’abord, les bases de la construction du visage :

C’est la bonne vieille méthode Loomis, rien de très original.

Avec tout de même quelque chose à noter pour le rire : l’ouverture de la bouche fait reculer le menton en même temps qu’il descend. Il ne descend pas tout droit vers le bas, car le menton est l’extrémité de la mandibule (ou mâchoire inférieure), qui est « fixée » (par des muscles et des tendons, je crois) juste devant l’oreille.

C’est le mouvement de la mandibule qui permet d’ouvrir ou fermer la bouche. La mâchoire supérieure, elle, fait partie du crâne et ne peut pas bouger. Quand on ouvre la bouche, la mandibule ne descend pas à proprement parler, elle pivote sur son point de fixation près de l’oreille. Par conséquent, le menton décrit non pas une ligne droite vers le bas mais un arc de cercle (cercle dont le centre est le point de fixation de la mandibule). Tout ça pour dire qu’il faut penser à dessiner un menton un peu en arrière du plan du visage en cas d’éclat de rire !

Puis ajouter les détails

À partir du croquis de base on attaque la caractérisation en ajoutant les éléments du visage (pas très raffinés au départ, mais suffisants pour donner l’expression) :

Puis on affine un peu et on ajoute quelques détails :

Je me suis arrêté là sans peaufiner les détails car la forme globale du visage dans cette première version ne me convient pas. J’aime bien, mais ça ne répond pas vraiment au cahier des charges du portrait écrit, où le visage est beaucoup plus coulant et grumeleux (celui d’un alcoolique), et le rire très laid. J’aurais pu gommer et essayer de redessiner des contours un peu différents mais je préfère repartir sur une autre version.

Je note au passage un truc qui m’intéresse pour la bande dessinée : stylistiquement parlant, le rire de ce dessin est à mi-chemin entre le rire réaliste et le rire manga, et j’aime bien cet entre-deux. À creuser !