Storyboard du Projet P, planches 1 et 2 (une)
Bande dessinée : "Projet P"

Un storyboard pour se faire plaisir

31 octobre 2020

La bande dessinée d’entraînement commence sérieusement à m’ennuyer et à me dissuader de dessiner. La perte de plaisir est un ennemi redoutable pour l’autodidacte. Personne en effet ne l’encourage à dessiner : il ne peut compter que sur sa propre volonté. Il lui importe donc de varier suffisamment la pratique pour préserver sa motivation. En ce qui me concerne, la BD d’entraînement sur laquelle je travaille pour progresser en dessin a été écrite il y a bien longtemps et aborde des thèmes qui me tiennent aujourd’hui moins à coeur que d’autres. Je la laisse donc de côté pour le moment afin de me reconcentrer sur des choses plus immédiatement plaisantes. En l’occurrence, un peu de storyboard !

Un peu de recherche d’ambiance pour le « Projet P »

En mai, j’avais déjà amorcé une mise de côté de la BD d’entraînement sur les lycéens parisiens, et commencé à travailler sur une BD plus actuelle et plus motivante : le « Projet P« . Je ne sais pas si l’ambition de publication de cette nouvelle BD est réaliste – et à mon avis non. Mais peu importe : elle me tient à coeur et me donne envie de dessiner. Et ça, c’est l’essentiel. A ce stade, celui du débutant, il importe en effet de rester modeste et de multiplier les heures de pratique pour progresser. Les questions de stratégie de publication attendront.

Au programme de ces dernières séances donc, un peu de travail sur l’ambiance et l’univers de cette nouvelle BD. Pour cela, je me suis focalisé sur une possible scène inaugurale. Elle permet de mettre en scène un personnage tout en dessinant des plans larges sur le décor.

Avant le dessin proprement dit, j’ai dû bosser sur le storyboard. C’est en effet une étape indispensable en bande dessinée. Elle permet de chercher les meilleurs angles, la meilleures manière de faire passer les infos essentielles, et de prévoir l’articulation entre les cases. En principe, le storyboard se travaille une fois que tout le scénario est écrit. Dans ce cas précis, je le travaille précocement pour pouvoir passer rapidement au dessin et voir ce que ça donne. On reste dans la recherche, rien de définitif.

Tâtonnement

Deux planches au programme. Le contenu tient en trois informations :

  • sur une route délabrée traîne l’épave d’une voiture criblée d’impacts de balles ;
  • un cavalier s’avance lentement et la dépasse ;
  • on aperçoit les alentours, qui montrent une région à l’abandon.

L’idée est de faire passer ces infos de manière fluide, avec un cadrage stimulant si possible.

On commence donc par un peu de tâtonnement. Essai n°1 :

Storyboard du Projet P, planches 1 et 2 (A)

Essai n°2 :

Storyboard du Projet P, planches 1 et 2 (B)

Essai n°3 :

Storyboard du Projet P, planches 1 et 2 (C)

Sur ces premiers essais j’avais envie de faire tourner la « caméra » autour de la voiture, et de finir avec le cavalier de face ou de trois quarts face. Mais les cadrages « tournants » ne me satisfaisaient pas, notamment en raison d’un manque de fluidité.

Et puis une chose manquait : la destination du cavalier. Pourtant, elle est très importante. Il s’agit d’une ville, et d’une ville en activité, ce qui viendra contredire le cliché post-apocalyptique qui point son nez sur ces premières cases. Par ailleurs, il s’agit de Paris, dont la silhouette est facilement reconnaissable.

Recentrage sur les infos essentielles

J’ai donc décidé de changer un peu la séquence pour ce début de storyboard.

La voiture abandonnée, sans roues, aux vitres cassées et criblée de balles suffit à donner une idée précise de la violence du passé et du délabrement du présent. La seconde information essentielle est désormais la destination du cavalier. Quant à la troisième info, l’identité du cavalier en lui-même, peut-être la tension dramatique gagnerait-elle à ce qu’elle ne soit pas révélée si tôt. Ce qui s’imbrique bien avec l’idée de montrer sa destination : en le répresentant de dos, on fait d’une pierre deux coups.

Recherche de la première planche :

Storyboard du Projet P, planches 1 et 2 (D)

Je valide celle de droite, même s’il faudra sans doute changer un peu la position de la voiture, qui barre un peu trop le passage.

Recherche de la planche 2 :

Storyboard du Projet P, planches 1 et 2 (E)

J’avais commencé par une case en gros plan sur le sabot du cheval. Mais après réflexion, ce plan me semblait uniquement esthétique, puisque l’information « cheval » serait de toute façon passée par la suite en plan élargi. Du coup, j’ai préféré concentrer l’attention plutôt sur la destination, en « zoomant » à travers les fenêtres cassées de la voiture. L’information « cavalier » est sugérée dans la première planche (l’ombre sur la route) mais n’arrive réellement qu’à la fin de la deuxième.

Je ne suis pas sûr de la deuxième case de cette planche, qui joue le rôle d’intermédiaire sans grand intérêt. Peut-être qu’elle pourrait trouver tout son intérêt si j’ajoutais une info sur le toit de la voiture… A réfléchir !

En tout cas, la recherche de ces grandes lignes de storyboard m’a fait plaisir. Et elles vont permettre, je l’espère, de passer directement au dessin proprement dit des cases.

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